Cobaye voudrait comprendre le but de l’expérience

Marcher dans la rue

--> Le rêve au quotidien

Aujourd’hui il pleuvait, pas beaucoup ; juste assez pour m’obliger à mettre ma capuche…et ça m’a fait plaisir. J’aime beaucoup marcher dans la rue, c’est un moment de détente privilégié, un moment de rêverie au début et à la fin de ma journée. Le problème c’est que souvent cette rêverie est interrompue par le regard des gens que je croise. Soit la personne à l’air sûre d’elle et je me rends compte à quel point ce n’est pas mon cas. Je regarde alors à droite et à gauche pour masquer mon embarras, j’évite à tout pris de croiser son regard. Si, par contre, le passant à un comportement aussi gêné que le miens, je le regarde avec un grand sourire pour essayer de lui montrer qu’il n’a pas de raison d’éviter mon regard, que je ne lui veux aucun mal. Malheureusement cette attitude là provoque l’effet contraire de ce qui était souhaité ! Mon compagnon d’infortune se demandant alors ce qui lui vaut ce sourire béat et commençant à croire que je me moque de lui.

Parfois, lorsque la matinée est radieuse et que je suis d’humeur incertaine, je me place en observateur. Le regards des autres ne me gène alors plus car je n’ai pas l’impression de faire partie de la foule ambiante. Je remarque le monsieur à la moustache qui à des cheveux blancs et je l’imagine fumant une pipe. Je rigole intérieurement en voyant le jeune qui se donne un look cool avec son pantalon qui tombe sur ses genoux dévoilant la majorité du caleçon…je l’imagine alors montrant des photos de lui étant jeune à ses enfants qui ont une réaction proche de celle que j’ai eu en voyant les photos de mon père en patte def avec les cheveux à la Beatles. Pour une fois je me place de l’autre côté des barreaux de la cage, je ne suis plus le cobaye mais l’expérimentateur.

Aujourd’hui ma capuche m’a permis de me cacher, de m’enfermer dans mon monde intérieur et de rêvasser sans que rien ne vienne me perturber. J’étais seul et j’étais bien. J’avais une bouteille de vin dans mon sac car j’étais invité à manger chez des amis, je pensais à la bonne soirée qui m’attendait. Le problème c’est qu’une fois arrivé chez mes amis il a bien fallu que j’enlève ma capuche…et là je n’ai à nouveau plus su où poser mon regard ni quoi faire de mes mains. Je demande alors si je peux aider à faire quelque chose. Les gens prennent souvent ça pour de la gentillesse, mais c’est pas du tout ça ! C’est juste que j’ai besoin de faire quelque chose pour me donner une contenance. Si je ne fais rien je deviens conscient des blancs qu’il y a dans la conversation et je commence à chercher de quoi je pourrais parler ensuite pour meubler la conversation. Je deviens alors encore plus mal à l’aise, et une soirée qui aurait dû être excellente se retrouve ruinée. Heureusement ce genre de chose arrive seulement lorsque je ne connais pas bien les personnes.

Demain je marcherais à nouveau dans la rue. Il se peut qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, je ne sais pas j’ai pas regardé la météo. La seule chose qui est sure c’est que ça me fournira mon quart d’heure quotidien de rêverie. Alors s’il vous plait messieurs les passants soyez indulgent et faites moi aussi un grand sourire pour que mon rêve continue.

Ecrit par Nbishop, le Mercredi 21 Avril 2004, 01:23 dans la rubrique "Premiers Pas".

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